La passion de l’agenda
Elle a commencé pour moi à l’école primaire.
Chaque rentrée scolaire était synonyme du choix minutieux d’un agenda 1 jour par page comme nos écoliers en utilisent encore aujourd’hui.
La couleur, l’illustration, l’intérieur, la douceur du papier, les coins détachables : tout était prétexte à des comparaisons interminables. Je passais des heures à la librairie Mérian du Faouët, charmante commune du Morbihan qui possède d’ailleurs un musée formidable sur la peinture bretonne.. mais nous en reparlerons. C’est que l’objet si chéri allait bien au-delà de sa fonction utilitaire.
Il a recueilli des petits mots humoristiques des copines, d’autres enflammés d’apprentis prétendants.
Une année, toute une partie de l’agenda s’est transformée en carnets d’adresses car oui, oui, nous écrivions des lettres entre amis même si nous habitions la même rue ou que nous nous voyions tous les jours dans le car scolaire. Une époque révolue ?
Les mots des copains dans l’agenda correspondaient aux Like IG ou Snapchat d’aujourd’hui.
C’était la grande époque de Holly Hobbie, Sarah Kay : Le kiff absolu.
Au lycée, j’avais encore un agenda de préférence noir ou gris, le plus neutre possible : A bas la société de consommation.
Mais toujours un soin particulier à choisir un intérieur bien conçu et au graphisme esthétique.
Nous avons continué à nous y écrire des blagues, des serments d’amitié à la vie à la mort, des titres de films, de morceaux de musique à écouter absolument le soir au top 50.
Petit break pendant les années étudiantes. Un carnet suffisait bien à ne pas oublier les dates clés.
Puis premier job en 1992, premier salaire, premier achat d’importance :
Un Filofax magnifique en cuir lézard bleu. Le Graal de l’époque, le Smartphone des années 90, le marqueur social dont j’avais besoin à l’époque (j’étais loin d’être la seule).
Je l’ai gardé jusqu’en 2016 soit 24 années de service. J’ai conservé toutes les recharges. Je sais exactement quand mon amie Dorothée a fêté ses 25 ans, les dates de mariage de tous mes amis. Ces 24 intérieurs sont la mémoire de presque un quart de siècle de vie.
C’est pour tout cela que je ne pourrai jamais me passer d’un support écrit et que ma passion de la papeterie m’a conduit à créer ėpopėe.
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